- Tendances
- 0 j'aimes
- 4259 vues
- 0 commentaires
Il est un bijou qui a su traverser le temps sans jamais prendre une ride : il s’agit des boucles d’oreilles créoles. Ultra féminines, les créoles sont sans doute les boucles d’oreilles chouchous de ces dames. Si vous avez une boîte à bijoux digne de ce nom, vous y avez forcément rangé une paire de créoles !
Ces anneaux à diamètre et épaisseur variables sont en général composés d’une boucle et d’une tige soudée qui se glisse dans le trou de l’oreille. Ce bijou incontournable porté par toutes les femmes du monde se décline à l’infini, habille toutes les tenues, existe dans toutes les tailles et matières… Bref, on ne peut s’en passer !
Mais quelle est donc l’histoire de ce bijoux intemporel ?
Certaines sources affirment que les plus anciennes créoles ont été retrouvées dans les vestiges des tombes mésopotamiennes datant de 2500 AV J-C. Leur fonction principale était de protéger leur porteur.
Cependant, les créoles telles que nous les connaissons aujourd’hui tirent leurs origines de l’Afrique et sont le résultat de plusieurs influences culturelles. Elles ont traversé l’Atlantique lors de la traite négrière, lorsque les esclaves africains furent déportés sur le continent américain et aux Antilles (d’où elles tiennent leur nom), emportant avec eux le savoir-faire arabo-africain en matière de bijouterie.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, les esclaves n’avaient pas le droit de porter de bijoux précieux. Les premières à échapper à cette règle furent les favorites, puis les domestiques et les nourrices. Au début du XVIIIe siècle, les femmes affranchies arboraient les créoles aux oreilles comme signe de leur liberté. L’anneau à l’oreille, porté par les femmes asservies, devint ainsi paradoxalement, un symbole de liberté et de lutte contre l’esclavage.
Ci-dessous le portrait de Madeleine, esclave guadeloupéenne, arborant un anneau à l’oreille. Cette toile est conservée au Musée du Louvres. Elle a été aperçue dans le clip de la chanson Apeshit, de Beyonce et Jay-Z.
Marie Guillemine Benoist – Portrait d’une négresse – 1800
Dans les années 60, arborer des créoles pour les femmes afro-américaines est, au même titre que les coupes afro et les vêtements aux motifs africains, une façon d’affirmer leurs origines, leur culture et leur histoire. On se souvient encore d’Angela Davis, militante féministe et anti-raciste, et ses incontournables créoles.
Angela Davis
Quasi iconiques avec leurs strass et couleurs flashy dans les années 70, elles sont décriées dans les années 80, accusées de donner un mauvais genre, puis font leur grand retour au XXIe siècle, plus que jamais sur le devant de la scène, signe d’émancipation et de pouvoir.
Et on la porte comment ?
La créole dans sa forme la plus classique ira parfaitement aux visages rectangulaires ou carré. Si vous optez pour la version imposante (choix éclairé pour les visages aux longs cous), évitez les colliers trop voyants. Pour la mettre en valeur, on préfère un chignon relevé ou toute autre coiffure qui dégage le cou et les oreilles. Les mini-créoles s’associent très bien avec d’autres boucles d’oreilles, et seront du plus bel effet avec un bustier ou sur un joli décolleté rond.
Autrefois simple anneau, les créoles ont petit à petit succombé aux charmes et extravagances de la mode. Les créateurs ne manquent pas d’imagination ! Aujourd’hui, les créoles existent sous d’autres formes que le classique cercle : carrées ou rectangulaires, en U, en forme de goutte, ajourées… Elles s’affichent en XXL ou au contraire en petit format. Elles existent en version lisses ou encore travaillées. Les modèles les plus contemporains les voient se doter de pampilles ou de pendentifs…
Bref, vous avez le choix ! Jouez la carte de l’originalité mais n’oubliez pas de choisir votre tenue vestimentaire avec précaution pour ne pas en faire trop.
Commentaires (0)